Taon pis !

Qu’est-ce qu’on avait pu rire. Il était resté trois jours à la maison. Entre mon Delphignol ( pratique personnelle des langues étrangères) et son Chilecossais (sa pratique personnelle des langues étrangères), on avait trouvé le point d’orgue d’une nouvelle pratique communicationnelle sans paravent. Une pratique vocalistique sans corde au cou. Le trombone d’un manuscrit oral gardé secret. Jusqu’à ….

Jusqu’à ce qu’il me balance sûre de lui et sans ambiguïté un :

« Bon j’y vais maintenant et encore « thank you vire la mouche ».

A bien y réfléchir, même si j’en étais à peu prés certaine, je ne me connaissais aucune mouche sur la tronche. J’avais vu voler quelques mouches dans le salon. La chèvrerie n’est en effet pas très loin. Mais je ne l’avais pas non plus vu se battre contre les mouches et un simple « t’as des mouches » aurait suffit. Le « thank you vire la mouche » c’était quand même autre chose… Et voilà qu’il me reprend dans les bras et me lance de nouveau :

Vraiment « thank you vire la mouche ! »

C’en était trop et je ne pus me résoudre à glisser cet événement dans la retenue colinéaire de mes sentiments mitigés. Ainsi, je lui dis :

Pourquoi me dire maintenant qu’il faut que je « vire la mouche ? » Tu ne pouvais pas me le dire avant plutôt que maintenant, comme ça, sur le fil du départ ?

L’expression de son visage me fit immédiatement culpabiliser. Je n’avais jamais lu le peau teint à l’envers mais là j’en eus une idée allant vers la représentation la plus fidèle.

C’est alors qu’il me dit : « Gracias, beaucoup ! »

Je compris finalement que le « vire la mouche » était en fait un « very much ».

Je lui souris et me dis en me marrant jusqu’au bout des orteils:

« Et ben si Tse Tse avait pu le s’piquer anglais, on n’en serait pas là ! »

© Les faits Plumes

11 réflexions sur “Taon pis !

Laisser un commentaire