Temps et développement – Cornélius Castoriadis
» Dans le pays d’où je viens, la génération de mes grands-pères n’avait jamais entendu parler de planification à long terme, d’externalités, de dérive des continents ou d’expansion de l’univers. Mais, encore pendant leur vieillesse, ils continuaient à planter des oliviers et des cyprès, sans se poser de questions sur les coûts et les rendements.
Ils savaient qu’ils auraient à mourir et qu’il fallait laisser la terre en bon état pour ceux qui viendraient après eux, peut-être rien que pour la terre elle-même. Ils savaient que, quelle que fût la puissance dont ils pouvaient disposer, elle ne pouvait avoir de résultats bénéfiques que s’ils obéissaient aux saisons, faisaient attention aux vents, et respectaient l’imprévisible méditerranéen, s’ils taillaient les arbres au moment venu et laissaient au moût de l’année le temps qu’il lui fallait pour le faire.
Ils ne pensaient pas en termes d’infini, peut-être n’auraient-ils pas compris le sens du mot; mais ils agissaient, vivaient et mourraient dans un temps véritablement sans fin. Évidemment, le pays ne s’était pas encore développé ».
La confiance – Hannah Arendt
« La confiance n’est pas une illusion vide de sens. A long terme, c’est la seule chose qui puisse nous assurer que notre monde privé n’est pas aussi un enfer »
Du respect de la biodiversité humaine – Mario Vargas Llosa
“La littérature crée une fraternité à l’intérieur de la diversité humaine et éclipse les frontières érigées entre hommes et femmes par l’ignorance, les idéologies, les religions, les langues et la stupidité.”
Le bal des étoiles – Nietzsche
« Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse ».
Identité choisie – Jérôme Attal
« Ce serait peut-être un meilleur système que l’identité nous vienne de là où vont nos rêves ».
Écrire -Richard Bohringer
« Écrire relève de l’espérance. Tu mets la virgule là où tu veux que ça freine et le point là où tu veux que ça s’arrête. quand tu veux laisser ton idée faire son chemin sans toi, tu rajoutes quelques points. Quand tu t’étonnes, tu peux t’exclamer, c’est pas obligé. Et puis le reste, tu laisses à ceux qui veulent tout expliquer. »
Le savant et l’artiste
« Le rôle d’un savant n’est pas d’imposer une représentation supérieure de la réalité, destinée à faire autorité, mais d’ouvrir les choses, de manière à ce qu’elles soient vues par les gens différemment. Les artistes, quant à eux, n’imposent pas une représentation supérieure, mais au contraire, ils « ouvrent » les choses: ils montrent comment elles pourraient être vues de plusieurs manières différentes. Ils amènent à interroger des choses, non à imposer un point de vue, mais à regarder les choses avec des yeux frais, à noter des choses que personne n’a notées auparavant. Non à produire des représentations supérieures », Ingold T., Interview: l’anthropologie entre les lignes, La vie des idées, 2004
L’eau
« C’est près de l’eau que j’ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation, un souffle odorant qui sort des choses par l’intermédiaire d’un rêveur … », Gaston Bachelard
Variétés de l’ignorance
» Toute pensée, toute création, semble créer (avec une lumière) une zone d’ombre. Toute science crée une nouvelle ignorance », Henri Michaux, postface à Plumes