Ce matin en me réveillant j’avais chaud. J’avais froid aussi. J’étais bleue. Non, verte… Bref… turquoise.

Je me suis tout de même levée, motivée par un puissant « lindi, go ! » intérieur. On le sait tous, un lundi qui commence mal, c’est un vendredi plein d’ecchymoses. J’ai donc voulu mettre toutes les chances de mon côté.

Je suis téméraire mais quand même … Je préfère m’assurer un minimum de confort professionnel. Du coup… Si je peux éviter de subir ma semaine pour éviter d’y penser tout le week-end, c’est tant mieux…. Ce n’est pas du luxe, il faut quand même le dire. Quand vous œuvrez dans une structure pivot c’est, de fait, compliqué. Le centre c’est une positon difficile à tenir. Ce n’est pas pour rien que les balles, dans presque tous les sports collectifs, partent du milieu. Le principe est simple et autant l’intérioriser de toute façon très vite, la balle ne doit pas rester au centre ! Préparez-vous, nous a t-on dit, vous allez vous faire tacler! C’est comme ça qu’ils disent au foot… C’est aussi vrai dans les structures pivots. Je vous assure c’est pas rigolo. Y’a des jours on peut vraiment rentrer palot.

Alors, comprenez moi… Si le matin en partant je ne suis pas en forme, mes journées pastel-lement lentement que chaque mesquinerie, chaque raillerie, chaque manipulation voire chaque ingérence non délicate dans la sphère intime de ma gestion de projet, ressemble aux ralentis cinématographiques qui nous ont fait bondir du canapé devant Rocky prenant une droite (ou peut-être une gauche) de Mister T.

Si encore je pouvais utiliser mon bic cristal, je pourrais échanger des mots colorés d’azurite. C’est pas du bleu outre-mer mais c’est un bleu métropolitainement coriace quand même…

Malheureusement, avec les courriels, toutes les lettres sont émaillées et ont la même taille. C’est une véritable érosion de la biolettrine à laquelle nos assistons. C’est difficile, dans ces conditions, de faire comprendre à son interlocuteur que l’on souhaite mettre les points sur les i et les barres sur les T. Même les points d’exclamations ont des allures diplomatiques.

C’est pourquoi, quand la situation l’exige, je préfère dialoguer avec mes interlocuteurs par téléphone ! Le téléphone, c’est plus direct. On peut dire les choses plus ouvertement. J’espère dans ces moments que mon appel glacera de surprise mon interlocuteur mal intentionné. Un peu d’une façon hollywoodienne, vous savez comme après avoir mâché un chewing-gum à la menthe forte. Foutaise ! Bien souvent, je suis contrainte de clore au fil, ce bout de discussion qui ne mènera de toute façon nulle part.

Ne vous moquez pas, vous avez déjà essayé d’être crédible au bout d’un téléphone bleu ? Il en ressort des mots bleus tels que ceux que Christophe s’empresserait de dire avec les yeux s’il retrouvait Aline… Mieux vaut ne pas y penser cela devient ridicule.

Que voulez-vous, je travaille pour une structure piv’eau. J’ai un bon niv’eau mais mon cred’eau c’est de faire du pip’eau. Je passe donc au dessus de mes maux quitte à passer pour une bleue.

Et vous savez, je vais vous dire…. Cela m’est bien égal car le bleu est une couleur de l’arc-en ciel

© Les faits Plumes