C'est un peu comme si on avait l'air de revivre un moment suspendu. © Les faits Plumes
Catégorie : Collection « De tout et de rien »
Ave du jour inuit
C'est ici à l'entrée des grottes hospitalières que l'on entend à deux mies mots sous la croute d'un pain de coucou les fées bafouiller en chœur dans un spéléothème souterrain un micro topo hymne local l'ave d'un jour inuit © Les faits Plumes
Pépins aux raisins
Les raisins secs ça épouse les formes du corps et ça saute sur les gosiers en chantant "mes zig-zag" Les raisins secs ça longe les gorges des Vercors bavards et ça finit dans les cavités karstiques en cantonnant "poljé l'humeur en chantoir" Les raisins secs ça remonte entre les deux Rhin et ça condamne l'antre …
A travers champs
Sur mon vivarium d'herbes folles elle pose ses yeux bleus ou verts alors même que dans le noir de cet épisode passerelle je m'arrose de l'irisé de mots rangés derrière les pousses hier encore naissantes et je fais don musical dans un oton à peine perceptible des graines d'un blé rose qui ne perd pas …
Fée rue d’art
Comme deux aimants que toute eau pose par-ci par-là et qui s'assemblent par la force des choses sans C on ose offrir au passants un moment de vie que seule la magie sait animer au diapason d'un accord éphémère presqu'hilarant © Les faits Plumes © Les faits Plumes, Cap Ferret, mars 2022
Poupa huppé
Loin des e-gloos tons froids et badauds se réchauffant les doigts dans des feux artificiels qui font Poum je me suis agrippée tel un poupa léger à la racine des cheveux des fées saisis en plein vent pour parcourir lentement ces prairies fleuries que l'on ne voit que dans les livres et où l'on parle …
Éclair au café
Desserts volants ? J'en absorbe tous les jours en biscuit ou en sorbet sur un nuage de chantilly ou à la crème filante Pourquoi ? Parce que des cerfs volants ça ne pousse pas dans les choux et ça n'existe qu'entre mes lignes où ça se lie d'un fil d'amitié autour d'une pièce montée feuilletée …
D’élytres d’amours
De ce silence d'où je tais cris et angoisse j'observe ces haies crispées par l'abandon des oiseaux qu'elles abritent en temps de paix Et quand épuisé par tant de langueur sans voix mon corps il dort je franchis ces couloirs épais happée par tes maux Alors je me réveille enfin et je t'écris d'un crayon …
Texte île
A terre elle couche le texte île de son tapis de vie qu'elle étend délicatement pour préserver le moindre recoin de soi entrelacé au fil du temps dans une mosaïque de souvenirs et d’espérances dont elle creuse la trame entre deux nappes souterraines afin de rendre visible l'isthme de nos histoires presqu'identiques au touché © …
A vol d’oiseau
J'ai manqué de courage pour affronter les turbulences afin de ne pas piquer du nez et ceux qui me censurent mentent comme ils respirent car l'empyreume qu'autant qu'il effluve par sa fragilité parfois saisie d'un tracé entre deux humains passagers d'un même vol © Les faits Plumes © Julien Ruiz
Va l’Homme morainique
Je mime ici où là dans l'ombre la plume ouverte même quand l'erg est brulant même quand mère est absente dans l'assise d'un for intérieur balisé par un havre désenchanté mais nettoyé de ses brises larmes construit comme un effort à la mer dont tu ne vois que la pointe et dont j'élude le socle …
Kardia solaire d’un planteur d’arc-en-ciel
L'un pour adoucir les mots laids que l'effort commotionne L'un pour tonifier la plaque motrice que la pesanteur déséquilibre L'un pour protéger les molaires que l'effroi sensibilise L'un pour aimer les mots ailes que les chordés vivants laissent glisser jusqu'au cœur par les mots sillons bulbo-pontique d'un arc-en-ciel à vallées © Les faits Plumes
Écueil élémentaire
je n'ai pas de freins seulement une frénésie de cerf volant je n'ai pas de fin juste une fringale de loup féral je n'ai pas d'accore sauf quand je les cueille avec l'accord des éléments © Les faits Plumes © Quint Bucchols