Sous sa cape elle a glissé quelques plumes de flamands roses
pour lacter sa voix rouillée
et chasser la poussière de ce timbre affranchi
bien que soumis en corps
Car elle se souvenait de tous ces vils gredins
qui la chassaient de leurs palmes et claquettes
quand elle rependait jadis l’accord des on
sous la couleur sonore de sa mandoline
Ainsi quand elle chantait
elle laissait tomber dans le champ du monde
des grenades d’amour sorcier
pour enterrer ces noces de sang
Et sur les joues de son public
on pouvait voir ruisseler des gouttelettes
qui dans la transparence d’une couleur locale
faisaient d’elle l’unique dueña
de ces fors sensibles
© Les faits Plumes
