Tu te souviens…
Toi et moi…
Nos beaux moments de complicités…
Nos jeux… nos pelages aux vents, dans les champs, sur la plage, parfois même dans le salon…
Que de rigolades…
Évidemment, nous nous lassions parfois l’un de l’autre… Nous avons aussi connu quelques ac-crocs… Il faut le reconnaître… Dans les pays en ac’ nous ne sommes de toute façon pas habitués à passer de l’oil… Ça peut grogner parfois…
Tu m’as souvent reproché mon haleine, de te serrer trop fort, de te traîner dans la boue, de te noyer dans ma fontaine buccale…
Tu m’as parfois fortement agacé avec ton habitude de rebondir partout… On a beau chasser le naturel, quand on a été habitué à être au centre des Roland Garros, on pense qu’on peut se contenter de passer dans la vie des gens, le temps d’un set… C’est ancré dans le filet cognitif des baelles!
Tu me fustigeais de t’aboyer dessus quand j’étais obligé de venir te chercher alors que tu ne retrouvais pas ton chemin… Combien de fois ai-je failli te perdre ?
Dans ces moments, nous oublions nos envolées, notre assortiment et complémentarité, quasi parfaite…
Grâce à toi, je peux le dire maintenant, j’en ai pris des coups mais jamais je ne me suis cassé les dents…
Ta simple vue me remplissait de joie… toi et moi…
Aujourd’hui moi sans toi, je perds la boule… Je ne peux plus mettre de points sur les i ni sur les j… Je joue avec des « d » et mes jours se font lourds… Quant à mes papilles, elles sont enquilosées aux saveurs de mon-sans-to…
© Les faits Plumes