Sur le coup, j’ai eu peur…très peur.

Non il ne s’agissait pas d’une peur ponctuelle et passagère mais plutôt d’une peur chronique et envahissante. Une peur qui prend l’aspect d’une pollution diffuse, latente, insidieuse et destructrice… Une peur qui trouve à exister et à s’installer dans nos pires cauchemars…

Imaginez-vous, je suis rentrée du travail et comme à mon habitude, j’ai voulu re-peindre ma journée. C’est alors que je les ai vus… Pâles et sombres… Mon chevalet en palissandre allait devoir attendre. Mes crayons avaient perdus leurs couleurs !

Déconcertant me direz-vous ? Pire que cela ! Cela m’était tout simplement insupportable. Je voulais m’enfuir… Loin. Très Loin. Cette réalité sombre, sans couleur, m’était insupportable…

Or, impossible ! Vous ne me croirez jamais ! Lorsque j’ai voulu enfiler mes chaussures pour m’échapper… Vous savez mes belles converses jaunes qui fleurissent les cœurs… Quelle horreur, elles avaient disparues !

À la place se trouvait d’horribles sandales, non colorées, ressemblant à des échasses !

Que faire ? Je me retrouvais prise au piège par une série d’éléments qui, par effet domino, m’empêchait de réaliser ce qui se passait…

Jusqu’à ce que je tombe sur la tête…

…. et réalise, enfin, vous allez rire, que j’avais oublié d’allumer la lumière.

Quelle situation ridicule !! Prise de panique, je tournais en rond…

Alors que je n’y voyais tout simplement pas clair…

Sans dessus dessous, j’ai laissé infuser mes émotions…

Les couleurs sont revenues et se sont collées à mon esprit aussi puissamment qu’un vieux spot de TF1…

L’orage était passé. L’arc-en-ciel se dessinait… Mes larmes étaient joyeuses et égayées par de multiples teintes. Elles étincelaient à la hauteur de la peur que j’avais ressentie.

©Les faits Plumes